Le lieu

L’objet-abri

La scénographie imaginée pour accueillir les veilles a pour nom officiel « l’objet-abri ». On peut aussi la nommer plus simplement « l’objet », ou « l’abri ». 

Avec l’arrivée des veilleurs, c’est un étrange objet qui s’installe en ville. Ni totalement architecture, ni tout à fait scène, il interroge. Sa conception remonte à quatorze ans, lorsque Joanne Leighton a lancé un appel à création pour monter son projet participatif sur la citadelle de Belfort : des 21 fenêtres de sa façade est née l’idée d’une 22ème fenêtre postée seule au-dessus des autres, et le principe d’une longue cabine ouverte à ses deux extrémités, en bois clair à l’intérieur, blanche à l’extérieur, suspendue dans un exosquelette de pin qui seul supporte les efforts de la structure.

Au fil des années, l’objet-abri a gardé son principe fondateur : posté sur un point haut dans la ville, il offre un regard inédit sur le paysage pour une heure suspendue, les proportions et le motif de la charpente évoluant en dialogue avec chaque nouveau site d’accueil. Le jour, l’objet se tient silencieux. A la tombée de la nuit, il s’anime : la silhouette du veilleur se découpe en ombre chinoise, comme suspendue dans le crépuscule. 

L’objet-abri sera installé en septembre 2025, dans la coursive située au 6^ème étage du bâtiment. Depuis ce belvédère, les participants auront une vue dégagée sur Beauvais, vers le centre-ville à l’est. Depuis la place Georges Brassens, la silhouette du veilleur sera visible dans son entièreté. Construit principalement en pin, l’objet-abri sera équipé de deux vitrages de sécurité, d’une porte battante de 90 cm de large, de garde-corps en métal laqué gris anthracite, ainsi que d’un bandeau LED intégré dans un rail en aluminium.

Benjamin Tovo

Benjamin Tovo est designer d’espaces et scénographe. Formé à l’ENSAAMA Olivier de Serres et à l’ENSCI – Les Ateliers, puis nourri par plusieurs expériences en ateliers d’architecture, il a conservé de ces années une sensibilité particulière à l’expérience vécue par l’usager, un goût pour le dépouillement, ainsi qu’une attention minutieuse à l’image de l’objet dans son contexte. À la croisée de l’art, du design et de l’architecture, ses aménagements sur mesure prennent souvent la forme de petites architectures dans l’architecture, des dispositifs à la fois fonctionnels et poétiques.

Depuis 2011, il collabore avec la chorégraphe Joanne Leighton sur le projet participatif Les Veilleurs. Ensemble, ils ont conçu quinze objets-abris implantés sur des points culminants de différentes villes de France et d’Europe. Ces micro-architectures, pensées autour du thème de la fenêtre en tant que scène, de son inscription dans la ville et de son ouverture sur le paysage, accueillent le rituel quotidien de la veille.

En parallèle, Benjamin Tovo signe des scénographies d’expositions pour des musées ainsi que des aménagements intérieurs pour des particuliers, des entreprises et des institutions publiques. Dans chacun de ses projets, il recherche des formes simples et marquantes, qui invitent à une expérience sensible et proposent une nouvelle lecture des espaces et de leurs usages.