Ça y est ! Je suis en haut, seule !
J’aimerais dire : « De l’expérience d’être grande ». Une situation inconnue pour moi, mais quel sentiment de plénitude, de paix. Les grands sont-ils toujours bienveillants ? Pas certain, mais j’ai éprouvé ce sentiment d’accomplissement. L’envie de dire : « Vous qui passez, ne vous inquiétez pas, je veille sur vous, je pense à vous. » À ces Albanaises sans papiers, une pensée : « Cela va s’arranger ! » À ces gens qui me regardent : « Oui, je suis là, fidèle au poste. » À ces passants pressés : « Je veille à ce qu’il ne vous arrive rien. » Alors, pourquoi pas ? Les grands sont peut-être protecteurs, rassurants.
Je parlerai aussi de l’étonnement de faire quelque chose sans agir. Je suis là, à regarder, à observer, à imaginer ce que sont en train de faire ceux d’en bas et pourtant, je ne bouge pas, je ne parle pas, je ne fais pas de geste. Je suis avec moi-même, et ce n’est pas si désagréable.
Il y a aussi ce paysage. Les rayons du soleil qui frappent les tours du quartier Argentine, à les rendre presque belles. Les teintes roses, les nuages plus ou moins gris. La colline à droite et ses arbres, les clochers et surtout l’horizon.
Être libre, pouvoir respirer, profiter, embrasser le paysage, se sentir hors sol.
Avec les lumières de la ville, arrivent les klaxons. Il est temps de finir cette parenthèse pour un retour au quotidien. Une expérience enrichissante sur moi-même.Juste un regret : ne pas avoir vu la nuit tomber, pour la joie de dire « Dormez, braves gens ».
Bien sûr, ce jour du 9 novembre était un rendez-vous ! Comme une évidence !
Être là…
Debout, sur mes deux pieds, le regard focalisé et porté au loin… Je savoure le silence suspendu, ouverte à la nouveauté de l’Aujourd’hui.
Tout est calme et paisible, lentement la brume s’extirpe de toutes les architectures endormies. Les oiseaux sont au rendez-vous !Entre altitude et horizon, la vitalité du souffle… Une ode à la Vie, à la fois muette et messagère.
Là, immobile, reliée à ce monde en éveil… L’espace ailé, l’espace d’une rencontre… Les sens aiguisés à la moindre variation, la moindre manifestation… Aujourd’hui c’est dimanche, la ville s’éveille à peine.La danse de la Vie est là ! Pleine de ces petits mouvements épars, de ce réveil progressif. Le Temps est passé trop vite !
Unité – Joie – Harmonie pour le jour naissant !
La vie est belle. Longue Vie à la grande Chaîne des Veilleurs.
Merci pour cette expérience hors du commun.
Un temps de veille, en tête à tête avec moi-même, m’a rappelé beaucoup de souvenirs.
La vue depuis l’appartement au septième étage dans lequel j’ai grandi. Le temps de jeux et d’insouciance de cette époque.Et j’ai également pris conscience que la date de cette veille correspondait à ma période de vie actuelle. Je suis à l’automne de mon existence, dans cette saison aux couleurs flamboyantes et dorées.
Et quelle joie de pouvoir assouvir ma curiosité, observer ces centaines d’extraits de vies, sans en connaître le but, l’objectif, la fin. Tout en me sentant en sécurité dans ma tour d’observation, dans ce calme inhabituel, avec ce paysage magnifique.
Avec toute ma gratitude.
Quelle joie de participer à ce projet !
Première expérience de veilleuse très originale.
J’y suis allée sans savoir ce qui m’attendait. Ce fut un moment très calme, malgré le réveil progressif de la ville.
Le temps est comme suspendu, le regard se promène, s’arrête de temps à autre. Le cerveau est totalement libre de divaguer également, tantôt dans l’instant présent, tantôt dans ses pensées.
Ce fut fascinant d’être dans l’observation de la vie, sans en être actrice sur un temps donné.Un petit regret pour ma part : je n’ai pas vu le soleil, le ciel était très chargé aujourd’hui.
J’ai simplement profité, sans me poser de questions.Merci pour cela, merci d’avoir permis cette expérience à un grand nombre de personnes.
J’attendais la nuit, elle ne fait qu’approcher.
La fin du jour à l’horizon, j’ai vu une bande claire sous un poids de nuages lourds. Se détachaient deux clochers et la cime de quelques arbres ; l’automne avait roussi les arbres de la place. Quelques pigeons, hauts dans le ciel, et la pluie qui a grisé l’horizon s’est approchée doucement sur les toits.Être entre le ciel et la terre, une sensation agréable, mais le silence peut-être… et l’impossibilité de sentir le temps extérieur ? Il est difficile de laisser les pensées quotidiennes. Cependant, cela vient doucement, et l’heure est trop courte pour aboutir à cette contemplation intérieure.
Cependant, j’ai « dansé », aimé être là, simplement, au sommet d’un théâtre qui vit, qui sera témoin d’aventures, de créations, de partage humain.
Ma veille est finie, place au suivant…
J’avais à la fois envie de ce moment hors du temps et appréhendais le réveil plus matinal qu’habituellement.
Le soleil n’était pas au rendez-vous mais l’expérience était bonne malgré tout.
Le temps passe vite finalement, happé par le rythme soudain des allées et venues, de certains détails qui soudain prennent forme devant nous, des souvenirs et pensées, au son de l’église Saint-Étienne, quart d’heure après quart d’heure.
Ce lieu est déjà plein de souvenirs pour moi. Car depuis 2018, j’ai œuvré, professionnellement parlant, sur les abords du théâtre. J’ai tourné une page dernièrement, mais cette veille a ressuscité de nombreux souvenirs de cette époque, aujourd’hui révolue. Une sorte de bilan, de point d’étape avant de revenir vers le présent, me tourner vers l’avenir et mes nouveaux projets…
Je suis très heureuse d’avoir participé à ce projet et remercie ceux qui en sont à l’initiative.
Dans un monde qui tourne trop vite, il est bon de prendre un moment de veille…
En m’inscrivant à cette performance, je ne savais pas vraiment à quoi je m’engageais. J’étais simplement curieux.
En fait, pendant une heure, nous n’avons rien d’autre à faire que regarder, observer et laisser notre esprit divaguer au gré de ce que nos yeux voient et de ce que notre cerveau enregistre.
Les sollicitations sont multiples : les voitures qui cherchent une place sur le parking, les bus qui vont vers ou reviennent de Saint-Jean. Malheureusement, il n’y a pas (peu) d’oiseaux. Mais les arbres, avec leurs belles couleurs d’automne, sont magnifiques.
Nous avons tout le temps d’admirer et d’apprécier ce qui nous entoure. Le dallage qui mène au théâtre est vraiment une réussite. L’ancienne chambre de commerce, avec son architecture particulière, est digne d’intérêt. Le bout de l’église Saint-Étienne que l’on aperçoit attire le regard et donne envie d’en voir davantage.
Bref, le temps passe vite et, avec toutes ces occupations, la position debout, sans bouger, ou presque, est tout à fait supportable.
Mon seul regret : ne pas avoir pris mes lunettes pour pouvoir mieux écrire sur ce cahier ! Ahahah !
Belle expérience, en tout cas.
Merci pour cette expérience a typique.
Je retiendrai :
- Les couleurs.
- L’évolution de la luminosité avec le lever du soleil.
- Le spectacle de mes congénères vaquant à leurs occupations.
- Le ballet des voitures sur le parking.
- Mes voisins les oiseaux.
- Le cadre lumineux reflété dans la vitre, mettant en valeur le paysage.
Au bout d’un moment, quand le temps s’étire, on finit invariablement par se demander : « Qu’est-ce que je fous là ?! »
Sans performance, on pourrait croire que cette expérience n’a pas de sens. C’est aussi à moi d’en trouver un.J’ai donc dégusté ce moment suspendu avec la liberté de ma propre sensibilité.
Allez, je file retrouver ma vie d’en bas.
Sayônara.
De mon appartement, je vois le théâtre, et cela fait plusieurs jours que je « veille » le veilleur ! Aujourd’hui, c’est moi qui suis là-haut… Changement de point de vue !
J’ai l’impression de voir une maquette, avec tous ces toits du centre-ville…
Quand le bus passe sous le porche, cela me rappelle les trains électriques sortant des tunnels.
Les gens passent. Certains font des signes. D’autres ne lèvent même pas la tête.
Une maman montre à son petit garçon qu’il y a quelqu’un là-haut. Ils restent longtemps à observer.
Je suis déçue de ne pas pouvoir leur faire signe.Ce qui m’a le plus étonnée, c’est le bruissement continu de la ville, ponctué de klaxons, de musique, de sirènes… et les cloches de l’église Saint-Étienne pour se repérer dans le temps.
Le ciel bleu et cotonneux s’est progressivement teinté de rose.
Il est temps d’interrompre cette belle expérience.
Une belle expérience lorsqu’on aime la solitude mais pas l’isolement ! Y être, sans y être. En faire partie, sans être importuné.
Juste être là, avec le soleil, pas loin, à côté, légèrement caché. Suffisamment présent pour nous accompagner, mais assez discret pour ne pas nous éblouir. Et ensemble, regarder les gens.
Observer ce qu’est un matin, une mise en route. La démarche de ceux qui vont vers quelque chose, leur journée, tout à construire. On est avant.
Et puis le ballet continue, la danse tourne. Les démarches évoluent. On ne marche plus pour aller vers, mais on est dedans. L’action est lancée.
Chacun est dans ses affaires, ses itinéraires. Il n’y a plus besoin d’être là. Même le soleil est parti dans sa course.Alors on revient à soi, à cette cabane dont on s’aperçoit qu’elle n’est pas à nous, notre buée faisant réapparaître les traces laissées par d’autres sur les vitres.
Il n’y a plus besoin de surplomber la ville, tel le projecteur de Batman. Même le vol des oiseaux semble dire « Ça suffit ! ».
Il est temps d’y aller.
Je n’ai ni hallebarde, ni cape, ni corne, ni lanterne, mais comme à Turckheim, en Alsace, me voilà « veilleuse ».
C’est une magnifique journée d’automne : le soleil est là, bien présent, voilé de temps à autre par des nuages effilés ou moutonneux, d’un joli blanc.
Suspendue, bien encadrée, je découvre une large porte de la ville.
Bien sûr, ce qui frappe immédiatement, c’est le ballet continu des voitures et des motos, mais aussi celui des piétons. Et belle surprise : la prise de possession par de jeunes mères de l’allée, devant le théâtre ! Plusieurs d’entre elles l’ont empruntée avec enfants et poussettes. Deux sont même assises longuement sur le muret, le petit bout de chou courant sur les pavés multicolores.
Peu d’oiseaux dans le ciel : un ramier a fendu l’air pour venir se poser sur l’immeuble de la Chambre de commerce.
Mais je vois le ciel rosir vers Voisinlieu, puis c’est ensuite à la ZUP de prendre la couleur violine.On frappe à la porte. Quoi, c’est déjà fini ?!
Merci au théâtre et à son personnel de nous avoir proposé cette belle expérience.
Un moment suspendu, face à la ville. L’église Saint-Étienne marquait le temps.
Un peu avant 8 h, le chant des oiseaux s’est fait entendre au milieu de ce début d’effervescence « bus, boulot… ».
J’ai essayé à plusieurs reprises de regarder le soleil au-dessus de Saint-Jean et de Voisinlieu : des regards rapides, chassés par un soleil bien trop rayonnant.
Mon regard s’est fixé sur les quatre grandes tours de l’avenue Jean-Moulin, dans le quartier de la ZUP Argentine. Quatre grandes tours en opposition architecturale avec mon premier plan de vision : l’église Saint-Étienne.
Et, au milieu, un champ d’arbres avec le mont Capron.8 h 30 sonne : le soleil est déjà bien plus haut. Ses rayons mettent en lumière la pierre blanche de Saint-Étienne et se réfléchissent dans les feuilles des arbres aux couleurs automnales.
Merci au TdB pour cet instant, ce moment suspendu !
- 7 plots verts.
- 3 cadres rouges.
Soir d’automne, vent léger, ciel bleu zébré de deux grandes croix blanches, ballet incessant de voitures, spots rouges, feux tricolores, joie du rouge qui passe, quatre tours carrées, un château d’eau, deux clochers, et le ciel qui se grise, grand V volant…
Zwiichhh ! Un gros oiseau passe près de la vitre. Transparence des ailes minuscules du moucheron collé contre la vitre, brillance des toits, éoliennes en danse dans le lointain.
La lune, blanche et duveteuse, apparaît devant moi ; elle entraîne du coton rose au-dessus des nuages gris, aidée par un tout petit avion qui la transperce. Le gris me pèse, le rose m’apaise. Je veille…
Aujourd’hui, j’ai eu l’honneur de rencontrer le soleil dans ce lieu merveilleux.
Je tiens à remercier tous ceux qui ont participé à la création d’une telle œuvre, où l’on peut se retrouver seul ; à remercier le monde, le Tout-Puissant, et ceux qui m’entourent pour ma vie et mes proches ; à prier pour mon Ukraine natale, actuellement ravagée par la guerre, pour le peuple français, qui nous apporte un soutien précieux, et pour nos ennemis, afin qu’ils puissent progresser spirituellement.
La lune et le soleil rayonnent sur Beauvais.
Je veille.
HIJO DE LA LUNA,
La vie est belle,
Et c’est tant mieux !!!