Après la courtoisie et l’ascension, le calme et la solitude.

La porte se referme pour une heure.

Mon souffle sur la paroi de la vitre provoque une buée qui envahit peu à peu l’espace.
L’odeur du bois trouble mes sens. Ce bois travaillé par l’homme, traité, industriel.
J’entends le corbeau qui s’envole, le chien qui aboie dans un écho infini.
Puis la vue se dégage sur la ville encore endormie.

Je peux observer, je peux voir et veiller. Je vois les bâtiments aux formes géométriques qui renferment des vies.
Il m’amuse de les imaginer : l’enfant a-t-il réveillé ses parents trop tôt ?
Les fêtards évoluent-ils toujours dans un chaos alcoolisé ?
Les amants écoutent-ils encore la musique ou se réveillent-ils tendrement ?

Je vois l’horizon dominé par ces tours et ce château d’eau en majesté.
Je vois ces arbres aux couleurs de l’automne. J’observe les poteaux lumineux du stade qui s’élancent dans le ciel, telles des pelles à charbon. Je vois le pied de Saint-Étienne qui sonne une heure indéfinie.
Le temps se ralentit et mes yeux se ferment.

Le soleil perce enfin les nuages : c’est un événement. Ses rayons réchauffent mon visage endormi.
Alors je songe. Mon esprit divague et je pense à elle.

La buée a de nouveau envahi la vitre, révélant des empreintes. D’autres ont posé leurs doigts sur cette vitre.
Comme veilleur, je ne fais que passer.