Je me retrouve dans un cocon d’éternité face à la ville qui va, qui vient, qui continue d’exister pendant que mon temps se fige… Me voilà confrontée aux bruits de la ville, moi qui suis dans un silence feutré.
C’est le ballet des engins en tout genre, dérapant, klaxonnant, roulant, qui me sort de ma torpeur. À cela s’ajoutent les sirènes des ambulances, des pompiers, mais aussi le signal du train qui vient d’entrer en gare… La ville me raconte une histoire, du moins un morceau de celle-ci.
Au ballet des véhicules s’ajoute celui des gens, peu nombreux en cette fin de journée. C’est un ballet plus silencieux, malgré quelques cris d’enfants qui me rappellent ce que c’est que d’être au monde. Parmi ces gens, la plupart regardent leur téléphone ou passent un appel. Je ressens aussi l’allure pressée de certains, prompts à rentrer chez eux.Sur le pont, une personne s’arrête pendant que mon regard observe… Je m’arrête sur elle, persuadée que nos regards se croisent. Cela dure quelques secondes, sans parole ni geste, mais c’est très intense, comme si mon « secret » était percé à jour. Puis mon regard s’éloigne et s’élève vers la ville qui s’étend devant moi, à perte de vue.
C’est d’abord l’architecture qui frappe mon regard : celle de l’église Saint-Étienne, qui me parle, qui m’émerveille ; celle de la reconstruction, qui pour moi est beaucoup plus froide ; et celle, contemporaine, de quelques bâtiments. Mon regard s’étend vers les quartiers plus éloignés, vers l’horizon, puis est capté par un dernier ballet, sans doute le plus beau : celui des moineaux qui volent et virevoltent en nuée. Le spectacle de la nature qui pénètre dans la ville, et je me surprends à suivre ces nuées, telle une chorégraphie.
Mon éternité est passée : il est temps de retrouver la vie et de retourner à la ville…


Barbara
mer 15.10 18H03
Soir