Arrivée à l’aube, alors que les premières lueurs du jour apparaissent déjà, me voilà face à toi, Beauvais ! Une heure face à face avec le soleil qui se lève à nos côtés. Profiter, savourer une heure offerte pour observer le spectacle du matin !
C’est si rare, du temps pour ne rien faire, surtout à cette heure.Du haut de ce promontoire, la première chose qui attire mon attention est cette fumée qui surgit de la cheminée d’une usine au loin.
Se repérer, s’orienter. Je suis plein Est… non, plutôt Nord-Est.
Joli petit soleil, te voilà ! Un petit demi-cercle orange apparaît et monte, s’agrandit petit à petit.
Compter les clochers, repérer les quartiers de la ville. Un, deux, trois… et Saint-Étienne, qui est juste là, juste à côté, en train de veiller aussi.Le soleil éclaire petit à petit l’église du quartier où je vis. Je pense à comment et pourquoi je suis arrivée dans cette ville il y a plus de vingt ans, et je réalise que j’aperçois le premier immeuble où j’ai habité. Je songe à la première fois où j’ai marché dans cette rue juste en bas. En sortant de l’entretien, la personne m’avait dit : « C’est facile, vous passez sous cet immeuble et la gare, c’est toujours tout droit ! ».
Le soleil apparaît désormais tout entier entre ces deux bandes de nuages : beau cercle orangé, il m’éblouit. Quel spectacle ! C’est splendide ! Magnifique surprise, cadeau du matin. J’ai une envie de voler, de danser. J’imagine les tours d’Argentine et le château d’eau s’animant, dansant dans une chorégraphie bien réglée. Le ballet des bus sur le pont de Paris, celui des voitures sur le parking, quelques piétons qui partent vers le marché…
La ville s’anime en ce samedi matin.
J’imagine Kyle Eastwood et sa bande jouer un dernier morceau après le concert d’hier, sur le toit, juste à mes pieds.Je veille et j’observe encore, comme on le fait en montagne, assis en haut d’un col après une ascension.
Et je songe au Perchoir, ce cher Perchoir, et à mes parents.
Cette dernière pensée sera pour eux.


Cécile
sam 22.11 8H11
Matin