Tout d’abord, je me suis dit : « Quel étrange objet-abri ! ». En fait, il est plus petit que je ne le pensais. Je me positionne face à la vitre et là, tout de suite, le vide m’attire. Mes genoux tremblent ; instinctivement, je recule d’un pas. J’inspire, j’expire, je prends en compte ces nouveaux repères.

Ça y est, la veille commence. Je scrute d’abord l’horizon et le ciel parsemé de nuages blancs, gris et roses. On dirait un tableau qui change sous le pinceau d’un peintre invisible. Un oiseau passe juste devant moi, comme pour me souhaiter un bon moment et me saluer. J’ose enfin regarder vers le bas, en direction du parking.

Je vois quelques passants pressés, emmitouflés dans leurs manteaux. Je me dis alors qu’il n’y a pas grand monde. Au même moment, un chien aboie très fort, mais je ne le vois pas, comme pour me rappeler que la vie est là, partout, tout le temps. Je m’attarde alors sur les détails du paysage : les bannières secouées par le vent, les cheminées qui fument — signe que l’hiver est arrivé en avance. Le temps défile, les lampadaires s’allument déjà, signe que ma veille touche à sa fin.

Je lève les yeux vers le ciel et une nuée d’une centaine d’oiseaux passe au-dessus de moi en ondulant. C’est comme s’ils exécutaient un ballet devant moi. J’en reste bouche bée. Je souris.

Il est déjà temps de quitter l’objet-abri.