D’abord, je prends mes repères… Le chevet de Saint-Etienne, celui de Notre-Dame de Marissel, le château d’eau et les tours d’Argentine surgissant de la verdure. Un avion va atterrir et un couple de pigeons fuse devant la fenêtre. Je me penche à gauche et je vois l’église de Voisinlieu.

Voilà. Je suis installée.

La moitié du soleil apparaît et je me dis : Quelle chance de n’avoir rien d’autre à faire que de regarder le soleil se lever ! Je savais que Beauvais était une ville pleine d’arbres, mais là je le vois bien !

Le soleil éclaire la ville qui bruisse et bouge, comme un gros phare, je me laisse enturbanner, et puis il disparaît dans la mer grise qui s’est installée au-dessus de l’horizon. Un morceau réapparaît dans un trou ouvert dans les nuages, comme un petit astre coquin. Ensuite, ce sont seulement des rayons qui fusent comme de gros projecteurs. Il me semble que le vent est chargé… dans le ciel, je ne me lasse pas de regarder les nuages qui glissent sur le flan. Cette heure passe vite, Saint-Etienne, compatissant, donne des repères temporels…

Je suis à l’aise, sereine, c’est un temps suspendu et les arbres me réjouissent.